Hello ✨
On se retrouve aujourd’hui pour une nouvelle chronique. Aujourd’hui, j’avais envie de vous parler du roman Et j’abattrai l’arrogance des tyrans, de Marie-Fleur Albecker aux éditions Les forges de Vulcain –une maison dont j’aime beaucoup les textes.
J’ai offert ce roman l’année dernière, pour Noël, à mon père car il a des affinités avec les mouvements anarchistes et ce texte est fondamentalement anarchiste. Il reprend un événement important du Moyen-Âge anglais : la révolte paysanne de 1381. Mon père me l’a “rendu” à Noël pour que je le lise à mon tour et ça a été le premier livre de mon année 2023.
Porté par une plume très particulière, ce roman mixe histoire avec pensées contemporaines et féministes pour un mélange assez détonnant. Quelques jours après avoir complété sa lecture, je ne sais pas vraiment si je l’ai apprécié ou non. En tous cas, il m’a donné à réfléchir.
Belle découverte ! 📚
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Et j’abattrai l’arrogance des tyrans, résumé
En 1381, la Grande Peste et la Guerre de 100 ans ont ruiné le Royaume d’Angleterre. Quand le roi, âgé d’à peine 14 ans, décide (encore) d’augmenter les impôts, les paysans se rebellent, certains de pouvoir l’amener à annuler sa décision.
Au centre de ce tumulte, se trouve Joanna, la femme à la hache, une Jeanne d’Arc athée, qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui, motivée par des envies de justice et d’ailleurs, décide de suivre le mouvement. Et puis, puisque l’on parle d’égalité, il serait aussi temps de parler d’égalité entre les hommes et les femmes.
📚 Chronique Et j’abattrai l’arrogance des tyrans
Avec le roman Et j’abattrai l’arrogance des tyrans, Marie-Fleur Albecker réussit le difficile rôle d’équilibriste qui consiste à écrire un roman historique tout en parlant du présent, à la fois en traitant les luttes sociales et les luttes féministes.
Un roman historique mais pas seulement
Et j’abattrai l’arrogance des tyrans est d’abord un roman historique. Il s’appuie sur un événement important de l’histoire anglaise, la révolte des paysans de 1381. Une révolte qui a duré plus de quatre semaines et qui a rassemblé plus de 60 000 paysans qui ont marché en direction (et sur) Londres. L’autrice reprend l’ensemble des éléments marquants de la révolte, des premières révoltes, aux événements tragiques des 13 et 14 juin, en passant par les noms des personnes présentes.
Mais ce roman n’est pas seulement un roman historique. Deux choix forts le détachent de cette catégorie et le rende particulièrement marquant : le choix d’une narratrice (une femme au Moyen-Âge, quelle idée ?) et le style littéraire très particulier de l’autrice.
Un roman féministe
Le choix de transmettre l’histoire aux travers des yeux d’une narratrice, Joanna, permet à l’autrice de placer un discours féministe, au centre du roman. L’égalité soit. Mais l’égalité pour toutes et tous ? Pour les femmes et les hommes ? Si les pensées de Joanna semblent un peu trop contemporaines pour appartenir à celles d’une femme de l’époque, le personnage de Joanna reste crédible dans sa démarche tant elle a été malmenée par les hommes (mariée à son violeur puis mariée à son juge). En plus, le fait qu’elle soit stérile la met naturellement à l’écart des autres femmes de sa condition.
Un roman sur le mépris de classe
En parallèle des réflexions féministe de Joanna, Marie-Fleur Albecker déploie un discours socialiste aux accents communiste et anarchiste grâce à un style littéraire unique. Elle enchaine les parallèles entre le passé et le présent dans de longues phrases qui semblent se perdre, un peu comme un narrateur qui oublierait au fur et à mesure les anecdotes qu’il raconte. Régulièrement, elle fait des sauts dans le présent et retourne au Moyen-Âge ce qui ne fait qu’accentuer le parallèle entre présent et passé.
Si j’ai eu du mal à accrocher avec le style de l’autrice, parfois assez dificile à lire, j’ai aimé les réflexions que son livre m’a permis d’avoir. Sur les luttes sociales, sur le mépris de classe, sur l’absence (la non visibilité) des femmes dans ces luttes historiques, sur le fait que l’on parle souvent des luttes pour l’égalité –mais une égalité qui omet 50% de la population (cf. le suffrage universel voté en France qui n’inclut pas les femmes…).
Mon avis sur Et j’abattrai l’arrogance des tyrans
Un roman militant aux faux airs de roman historique qui en profite pour passer des messages sur le mépris de classe et le féminisme.
Personnages ❤️❤️
Le personnage de Joanna est au centre de l’histoire et est clairement le personnage le plus important du texte. C’est celui auquel on parvient à s’identifier le plus. Peut-être parce que je suis une femme féministe, peut-être parce qu’il est le personnage point de vue. Toujours est-il que j’ai apprécié ses réflexions et sa rage de faire.
Style littéraire ❤️🩹
Le style de Marie-Fleur Albecker est unique. Assez difficile à lire, je le qualifierai de littéraire. C’est beau, c’est réfléchi, c’est construit, c’est surprenant, ça fait de belles phrases, ça casse le rythme, ça crée de belles envolées. Mais ça casse aussi un peu l’émotion. Difficile de s’attacher aux personnages quand les réflexions militantes et les effets de style sont plus importantes que ces derniers.
Intrigue ❤️
Le récit s’ouvre sur Joanna, alors qu’elle s’apprête à rejoindre son mari à un rassemblement paysan contre les impôts. Peu à peu, la grogne monte et peu à peu, elle rejoint le coeur du mouvement. D’autres personnages et d’autres histoires gravitent autour d’elle, afin de mieux cerner l’entièreté du récit historique, mais cela reste succinct. L’important, c’est l’histoire de Joanna et à travers elle, c’est tout le récit de la révolte qui est conté, des premiers rassemblements en mai 1381 aux représailles royales, dans l’année qui suit.
ℹ️ Informations pratiques
Et j’abattrai l’arrogance des tyrans, de Marie-Fleur Albecker, 2018
Editions : Aux forges de Vulcain
Nombre de pages : 208 pages
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Marièke